Publié le 4 avril 2023

Syndrome du Bébé Secoué (SBS) : comprendre, prévenir et agir

syndrome du bébé secoué

Le syndrome du bébé secoué (SBS) est une problématique sérieuse qui touche aussi bien les parents que les professionnels de la petite enfance. Dans cet article, nous verrons ce qu’est le SBS, comment le prévenir dans les structures d’accueil de jeunes enfants et comment agir en cas de suspicion de secouement.

 

 

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Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué (SBS) ?

 

Le syndrome du bébé secoué (SBS), ou traumatisme crânien non accidentel (TCNA), est une forme de maltraitance infantile causée par des secousses violentes et répétées d’un nourrisson ou d’un jeune enfant. Ces mouvements brusques peuvent entraîner des lésions cérébrales graves, voire mortelles.

Le syndrome du bébé secoué se caractérise généralement par des symptômes tels que :

  • des troubles de la vision
  • des convulsions
  • des vomissements
  • des difficultés respiratoires
  • une irritabilité accrue
  • etc.

 

Le secouement est un geste intentionnel et volontaire commis par un adulte désemparé par les pleurs et les besoins d’un bébé.

 

Secouer n’est pas jouer, secouer n’est pas calmer. Ne secouez jamais un bébé !

 

Les enfants de moins de deux ans sont les plus vulnérables au syndrome du bébé secoué, en raison de la faiblesse de leur cou et de la fragilité de leur cerveau en développement. Toutefois, les enfants jusqu’à l’âge de cinq ans peuvent également être touchés. Il est essentiel de comprendre ce qu’est le syndrome du bébé secoué afin de pouvoir le prévenir et protéger nos enfants.

Syndrome du bébé secoué : quelques chiffres

 

D’après l’association Stop bébé secoué, plus de 400 enfants seraient victimes du SBS chaque année. L’organisme précise que ces chiffres sont largement sous-estimés. En cause : le manque de diagnostic, puisque tous les cas de secouement ne sont pas recensés.

 

  • 66 % des bébés secoués ont moins de 6 mois ;
  • 20 % des bébés victimes du SBS en décèdent ;
  • 75 % des bébés secoués garderont des séquelles à vie (intellectuelles, comportementales, visuelles, motrices) ;
  • 50 % des bébés secoués une fois le seront au moins une seconde fois (en moyenne une dizaine de fois).

 

Ces données chiffrées sont issues de la Campagne « Stop Bébé Secoué », BEH, Santé Publique France, 2019).

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Quels sont les facteurs de risque ?

 

Il n’y a pas de profil type. Tout le monde peut, un jour, secouer un bébé, quels que soient le genre, la catégorie socioprofessionnelle ou le milieu social.

La Haute Autorité de Santé (HAS) identifie toutefois des facteurs de risque :

 

  • sexe masculin
  • prématurité du bébé
  • séparation de la dyade mère-enfant au moment de la naissance
  • grossesse rapprochée ou multiple
  • grossesse non voulue
  • pleurs intenses et inconsolables
  • troubles du sommeil
  • troubles de l’alimentation
  • interventions antérieures des services sociaux

Comment prévenir le syndrome du bébé secoué ?

 

  1. Sensibilisation et éducation : il est crucial de sensibiliser les parents, les professionnels de la petite enfance et toute personne en contact avec des enfants à la gravité du syndrome du bébé secoué et aux conséquences potentiellement dramatiques. Des formations et des ateliers peuvent être proposés pour apprendre à reconnaître les signes d’irritabilité et de stress chez un enfant et à adopter des réponses appropriées.
  2. Apprendre à gérer le stress : les situations stressantes sont courantes lorsque l’on s’occupe de jeunes enfants. Il est important d’apprendre à gérer son stress et à trouver des techniques de relaxation pour éviter de céder à la frustration. La pratique de la respiration profonde, la méditation ou encore la pratique d’un sport peuvent aider à mieux gérer les situations difficiles et éviter le secouement.
  3. Demander de l’aide : il est essentiel de ne pas hésiter à demander de l’aide, que ce soit auprès de son entourage, de professionnels de la petite enfance ou de médecins. Si vous vous sentez dépassé par la situation, parlez-en à quelqu’un et cherchez de l’aide pour trouver des solutions.
  4. Passer le relais : lorsque la situation le permet, le parent ou le professionnel doit s’autoriser à passer le relais à un autre adulte, le temps de se ressourcer et avant d’éviter d’en arriver à secouer un bébé. Si vous êtes seul(e), vous pouvez déposer l’enfant en sécurité dans son lit, sortir 5 minutes pour retrouver vos esprits et revenir plus apaisé(e) pour vous occuper de bébé.

Que faire en cas de suspicion de syndrome du bébé secoué ?

 

  1. Réagir rapidement : si vous suspectez un cas de syndrome du bébé secoué, il est primordial d’agir rapidement. Les premiers soins et une prise en charge médicale rapide peuvent faire la différence entre des séquelles légères et de graves conséquences pour l’enfant. Contactez immédiatement les urgences médicales ou rendez-vous à l’hôpital ou au CHU le plus proche pour une évaluation.
  2. Signaler la situation : si vous êtes témoin ou suspectez un cas de maltraitance, il est de votre devoir de signaler la situation aux autorités compétentes, telles que la PMI (protection maternelle et infantile). Votre signalement peut contribuer à protéger l’enfant et à prévenir d’autres cas de SBS.
  3. Soutenir la famille : la découverte d’un cas de SBS peut être bouleversante pour la famille et l’entourage de l’enfant. Il est essentiel de soutenir les personnes concernées et de les aider à trouver les ressources et les soutiens nécessaires pour surmonter cette épreuve. Les groupes de soutien, les associations et les professionnels de la santé mentale peuvent être d’une aide précieuse.
  4. Prévenir la récidive : en cas de SBS, il est important de mettre en place des mesures pour prévenir la récidive. Cela peut passer par des formations pour les parents et les professionnels de la petite enfance, un suivi médical et psychologique de l’enfant et de sa famille, ainsi que des interventions de la protection de l’enfance si nécessaire.

 

La Journée Nationale du Syndrome du Bébé Secoué : sensibiliser et informer

 

La Journée Nationale du Syndrome du Bébé Secoué du 5 avril permet de sensibiliser le grand public et les professionnels de la petite enfance à cette problématique.

 

Cette journée a pour objectif de :

 

  • mettre en lumière les dangers du syndrome du bébé secoué ;
  • promouvoir les bonnes pratiques pour prévenir les cas de SBS;
  • informer sur les ressources disponibles pour soutenir les familles touchées.

 

Cette journée est également l’occasion de rassembler les acteurs concernés par la prévention et la prise en charge du syndrome du bébé secoué, tels que les médecins, les professionnels de santé, les travailleurs sociaux, les professionnels de la petite enfance, les psychologues et les associations. Ensemble, ils échangent sur les meilleures pratiques, partagent leurs expériences et renforcent leurs compétences pour mieux lutter contre le syndrome du bébé secoué.

 

Des groupes de soutien, des consultations spécialisées et des services d’aide peuvent être présentés aux familles et aux professionnels afin de les accompagner dans cette épreuve.

 

 

Contacts utiles :

  • Allo enfance en danger, au 119 (24 heures sur 24 et 7 jours sur 7)
  • Allo Parents Bébé (0800 0034 56, du lundi au vendredi, de 10h à 13h et de 14h à 18h)
  • PMI, CDAS de votre secteur
  • SAMU : 15
  • Pompiers : 18
  • Appel d’urgence européen : 112
  • Numéro d’urgence pour les personnes sourdes ou malentendantes : 114